Quel instrument choisir?

Il vous est possible d’apprendre à jouer plusieurs instruments de percussions chez Zuruba. Il existe aussi une grande diversité en ce qui attrait aux rythmes que cet ensemble peut jouer. Les néo-batucadas ne se limitant plus à la Samba, on y entend des rythmes de Samba-reggae, de Mapouka, de Reggaeton, etc, ainsi que des rythmes plus complexes en ternaire ou en 12/8.

La batucada

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La batucada Mangueira à ses débuts

L’usage de la percussion au Brésil ne date pas d’hier. Les rythmes tribaux, venus d’Afrique en même temps que les esclaves, ont toujours eu une importante place dans les cérémonies de Candomblé et d’Umbanda. Ces deux religions afro-brésiliennes sont très proches l’une de l’autre tant dans leurs pratiques que dans leur croyances.

Le Candomblé est originaire de la région de Bahia où se trouve la ville de Salvador da Bahia avec ses mille-et-une batucadas dont Muzenza, Swing do Pelo et le fameux groupe Oludum, référence mondiale de samba reggae. Quant à l’Umbanda, ce culte aurait pris racine dans la région de Rio de Janeiro. C’est d’ailleurs dans cette ville, au début du XXe siècle, que la samba aurait vu le jour suivie quelques années plus tard par la première batucada. Mangueira, qui signifie  »tuyau » en portugais, fut la première initiative populaire à réunir plusieurs blocos de percussions pour ne former qu’une seule et même école de samba. Depuis cette union en 1928, le nombre de baterias n’a cessé de croître, tant au Brésil qu’à travers le monde. En effet, on retrouve des batucadas aux quatre coins du globe: Brésil, Bolivie, États-Unis, Maroc, France, Grande-Bretagne, Pérou, Canada, Allemagne, Québec, etc. Seulement à Montréal, on dénombre plus de cinq écoles de percussions afro-brésiliennes, Zuruba en tête de ligne.

 

Ses instruments

Véritable batterie démantibulée, Zuruba a des instruments pour tous les goûts. De la caisse claire et ses détails techniques aux contra-surdo et ses chorégraphies entraînantes, chacun y trouve sa zone de confort et ses préférences. Il existe deux sous-sections à la batucada: les aiguës et les basses. Les deux sections se répondent, se partagent les tâches et se complètent.

 

Le surdo

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Les surdos sont les instruments les plus gros et lourds de la batucada brésilienne. Véritables piliers, leur travail est d’assurer le rythme du groupe en marquant le tempo. Pour ce faire, il existe deux types de surdos: le surdo 1, marquant bien souvent les temps 1 et 3 de chaque mesure; et le surdo 2, marquant les temps 2 et 4. Les surdos 1 et 2 jouent de concert pour garder le rythme à la vitesse désirée. Evidemment, ce tambour fait partie de la section des basses et en est même le cœur. Certains joueurs de surdo se démarquent en effectuant d’impressionnantes acrobaties tout en gardant le tempo. En bref, ces grosses caisses brésiliennes sont comme les pieds qui gardent le géant en équilibre.

Le contra-surdo ou dobra

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Aussi appelé floor, le contra-surdo est la section  »chantante » des basses. Cet instrument ressemble énormément au surdo, sauf qu’il est d’une dimension plus petite et résonne aussi quelques tons plus aiguës que ce dernier. Comme son nom l’indique, il marque les contre-temps et effectue des variations rythmiques. Ces variations font office de mélodie à la batucada. Les contra-surdos forment le plus souvent la première ligne de la formation zurubienne, et pour une raison bien précise. Ils sont les plus nombreux et possèdent diverses chorégraphies qui font bouger tant le public qui les observe que les aiguës qui les suivent. En bref, ils sont ceux que l’on voit et que l’on entend, ils sont ceux qui dansent et qui chantent, ils sont la gorge et les hanches du géant.

 La caisse-claire ou snare

Dans presque tous les styles de musique, la caisse-claire est un incontournable lorsqu’il s’agit de percussions. La batucada n’y fait pas exception, mais elle lui donne une technique et un style bien particulier. Membre important de la section des aiguës, on la reconnait à son son recouvert d’un grésillement. Ce grésillement est dû aux bandes de métal qui sont serrées contre la peau du dessous et qui vibre à chaque coup donné. La caisse-claire requiert une bonne dextérité dans le maniement des baguettes. En effet, pour en jouer, il faut maîtriser

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le  »découpage » (technique qui consiste à frapper toutes les doubles croches à volume réduit et mettre des accents sur les bons temps pour faire varier les rythmes) Elle joue des rythmes latins connus tel que la ‘clave blanca’, mais a aussi une grande part d’improvisation à faire. Les aiguës sont les solistes d’une batucada. Ce sont eux qui vont allez à l’avant de la formation pour faire danser, à l’aide de leur solo, les jeunes comme les vieux, les femmes comme les hommes. En bref, la caisse-claire avec son découpage et ses solos est le mortier qui tient les briques en place, elle représente les articulations du géant.

 Le repique ou repinique

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Le repique est l’instrument du chef. Sa forme cylindrique, ses peaux de plastiques fort tendues et ses baguettes de plastique lui donnent un son unique qui le démarque du lot. Il est le grand partenaire du snare puisque, ensemble, ils forment le coeur de la section des aiguës. Cela signifie qu’une grande importance est accordée à leurs solos et qu’ils partagent les même partitions à quelques exceptions près. Par contre, le repique possède un son beaucoup plus percutant que le snare, ce qui permet de faire des variations où on alterne les deux aiguës sans obtenir le même effet sonore. Il peut lui aussi faire du découpage, mais il sert avant tout au chef qui l’utilise pour diriger la batucada d’un rythme à un autre en lançant divers appels. En bref, il est la tête du géant qui choisi la direction et qui la crie haut et fort.

Chocalho

4PHOTO_Josias_Gob_DSC7552‘Chocalho’ est un terme portugais qui définit de manière générale les instruments secoués. Dans Zuruba, il s’agit du chocalho propre à la samba. Il est constitué de tiges de métal reliées ensemble par des tringles sur lesquelles se retrouvent des sonnailles. Il a donc une sonorité plutôt uniforme qui rappelle celle d’un « shaker ». Cet instrument permet au musicien de faire de l’animation ou de la danse tout en jouant. Souvent utilisé dans les baterias de samba, le chocalho apporte une ambiance de fond joviale qui donne envie de bouger les épaules, de balancer le bassin de gauche à droite et de sourire sans trop savoir pourquoi.

Tamborim

imageLe tamborim est petit, mais efficace. D’un diamètre variant entre 6 et 10 pouces, il se joue à l’aide d’une baguette de plastique à trois brins. L’épaisse peau, également en plastique, offre un son percutant qui se rapproche de celui du repique, mais en plus aiguë. Le tamborim est unique dans la batucada, car, bien qu’il fasse partie de la section des aiguës, il a souvent une partition distincte du snare et du repique. Comme avec le chocalho, le tamborim permet au musicien de danser et de se déplacer plus facilement que s’il avait un contra-surdo ou quelconque autre instrument accroché à la taille. Il y a aussi l’effet d’amplitude qui rend cet instrument si spécial. En effet, comme les trois brins de la baguette frappe la peau avec un certain décalage, on a l’impression que le coup est triplé. Ce qui veut dire qu’avoir 4 joueurs de tamborim revient en quelque sorte à en avoir 12! En bref, les tamborims forment une section unique qui danse et prend bien de la place dans une batucada.

Le djembé et le Timbau

Tambour, tam-tam, boumboum, son vrai nom est djembé. Il est originaire de l’Afrique de l’Ouest et on ne le retrouve pas dans les batucadas classiques. En effet, dans les baterias brésiliennes on retrouve un instrument similaire, mais qui est propre au Brésil: le Timbau. Ce dernier ressemble grandement à son cousin africain exception faite du tronc, qui est en aluminium pour le timbau et en bois pour le djembé, ainsi que la peau, qui est en plastique pour le timbau et en cuir de chèvre pour le djembé. Zuruba a audacieusement intégré le djembé à la batucada. Par contre, il existe aussi un volet de l’école qui est spécifiquement dédié aux rythmes africains. On y apprend les bases de l’instrument, entre autres les frappes, et il y a possibilité de pousser encore plus loin et d’atteindre un niveau avancé. Ce métissage du brésilien et de l’africain est très spécifique à Zuruba. En effet, les solos proviennent beaucoup plus de l’école africaine. Les batucadas brésiliennes mettent moins le focus sur les solistes que ce dont on a l’habitude de faire dans Zuruba. De plus, certains rythmes que les 254696_10150768722230607_430199_nniveaux plus poussés de l’école apprennent sont un transfert direct d’une longue phrase de djembé, pensons ici à ‘Pyramide’, ou encore on ressent l’influence de rythmes typiquement africains, pensons ici à toutes les variations ternaires ou encore au 12/8. En bref, le djembé est un passe-partout: il se joue en batucada, où il a ses propres partitions, ou encore en ensemble africain uniquement; on peut l’utiliser pour faire des solos; dans certains cas, il est même possible d’en jouer pour lancer des appels de chef. Cet instrument est l’image même de notre école: ce que l’échange culturel sait faire de meilleur!